Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/271

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tant de douceur et de bonté… j’ai peut-être eu tort ?

— Non ! non ! — dis-je en l’interrompant, ce qui me manque, voyez-vous, c’était l’expérience de ce qui vous plaisait ou non… Vous avez raison… j’étais folle ; mais il ne faut pas m’en vouloir, voyez-vous, j’ignorais vos désirs ; mais rassurez-vous, mon ami… cette leçon ne sera pas perdue, croyez-le. Maintenant et toujours, dites-moi, bien franchement, bien nettement votre volonté, je m’y résignerai ; mais aussi, n’est-ce pas ? si, malgré tous mes efforts, je ne pouvais quelquefois, oh ! mais bien rarement… parvenir à vous obéir… lorsque vous aurez la preuve que cela a été au-dessus de mes forces, vous serez bon, indulgent, n’est-ce pas ? Vous ne me gronderez plus.

Gontran me regarda avec étonnement, presque avec inquiétude ; il me prit vivement la main, il la trouva glacée.

En effet, je me sentais défaillir. Je venais de tenter une résolution désespérée. Ce n’était pas la volonté de tenir ma promesse qui me manquait, c’était la force physique de soutenir cette scène cruelle.