Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/275

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une ligne de conduite dont je me promis bien de ne pas m’écarter ; elle était en tout conforme à la dernière résolution que j’avais prise. Il serait faux de dire que cette détermination ne me coûtait pas beaucoup ; mais il y a dans tout sacrifice fait à l’amour une sorte de satisfaction profonde qui augmente pour ainsi dire en raison de la grandeur même du sacrifice qu’on s’impose.

Le lendemain de ma première sortie, Blondeau entra chez moi, elle m’apportait la liste des personnes qui étaient venues savoir de mes nouvelles et se faire écrire à ma porte pendant ma maladie.

La princesse de Ksernika, M. de Rochegune, M. Lugarto s’y trouvaient ; mademoiselle de Maran avait aussi envoyé chez moi, mais elle n’était pas venue me voir. Jamais elle n’approchait de la maison d’un malade, car elle avait la manie de croire toutes les maladies contagieuses.

Je fus étonnée de ne pas trouver sur la liste le nom de madame de Richeville ; mes préventions contre elle avaient en partie disparu : non que j’eusse en rien reconnu la vérité de ses pré-