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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/192

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l’air que maman avait hier soir. C’est dans son caractère de ne rien faire à demi, voyez-vous… Ce silence-là présage une forte scène ; je connais maman, elle ne dit que quand elle a à dire, mais alors… elle devient terrible…

— Les familles les plus unies ne sont pas à l’abri de ces discussions, vous le savez, mon cousin… mais ces légers orages passent et s’oublient bientôt.

— Sans doute, mais après ça, comme me disait Ursule, pour éviter ces orages dont vous parlez, peut-être pour nous comme pour maman, serait-il mieux de vivre un peu plus séparés… Il y a à deux portées de fusil d’ici une très-jolie maison à vendre ; nous nous y établirions avec ma femme en laissant ceci à maman : vous comprenez, elle serait bien plus à son aise… Car, après tout, comme disait Ursule, c’est pour maman… ce que nous en ferions.

— Quitter votre mère, mon cousin… prenez garde… depuis si longtemps elle est habituée à vivre près de vous.

— Oh ! ce ne serait pas la quitter ; nous la verrions tous les jours, plutôt deux ou trois fois qu’une… Et puis, vous concevez, Ursule