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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/206

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donc que ce soit une révélation d’en haut qui me dise que cette malheureuse est coupable.

— C’est vrai ! ma mère ne ferait pas un sacrilège ; il faut qu’elle soit bien sûre, et pourtant… Mon Dieu !… que croire ?… que croire ?… — murmurait M. Sécherin d’une voix sourde, en appuyant avec violence ses deux poings fermés sur son front.

Sa mère leva les yeux au ciel d’un air suppliant, puis s’approcha de son fils, appuya ses deux mains vénérables sur ses épaules, et lui dit avec un accent de pitié, de tendresse ineffable :

— Il faut croire ta mère, car le bon Dieu l’inspire, mon pauvre enfant, il m’a sans doute choisie pour te porter ce coup cruel, parce que je puis te consoler, te calmer, te guérir… Nous vivrons seuls tous les deux, comme autrefois… Oh ! tu verras, tu verras, tu ne t’apercevras pas de l’absence de cette mauvaise femme… Tu me trouveras là… toujours là… Je serai avec toi bien plus encore que je n’y ai été jusqu’à présent, parce que, vois-tu… je m’apercevais que je t’étais moins nécessaire… depuis qu’elle était ici… elle… Je n’osais pas