Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/24

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reuse, n’est-ce pas ? Grand bien vous fasse… Je me sentais disposée à être pitoyable pour vos chagrins, mais je vous trouve d’un tempérament si robuste à l’endroit des peines de cœur que je ne m’en occuperai plus… J’ai dû charitablement vous prévenir de ce qu’on disait sur vous et sur votre bel Alcindor ; vous trouvez tout cela parfaitement simple et naturel. Rien de mieux. Seulement, maintenant n’attendez pas de moi que je vous défende ou que je vous plaigne le moins du monde… Nous verrons où cette belle obstination vous conduira…

Mademoiselle de Maran partit furieuse…

J’étais radieuse de ma fermeté et de l’espèce de révélation que je devais à la visite de mademoiselle de Maran.

Peut-être sans la violence de ses attaques n’aurais-je pas vu aussi clair dans mon cœur. Jamais je n’aurais osé me poser les questions qu’elle m’avait faites.

Il est des suppositions si douloureuses ou si horribles que par instinct l’esprit ne s’y arrête pas ; mais une fois qu’elles sont admises, une