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Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/321

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d’un air inquiet, sa figure pâle et amaigrie se couvrit aussitôt de rougeur. Après quelques moments de silence, elle me dit :

— Votre excellente Blondeau est-elle ici ?

— Oui, sans doute.

— Eh bien ! voulez-vous être assez bonne pour la faire demander ; je désirerais causer avec vous ; pendant ce temps-là je lui confierai Emma pour qu’elle lui fasse voir votre parc qu’on dit charmant.

Je sonnai, j’envoyai chercher Blondeau ; elle emmena bientôt mademoiselle de Lostanges, que Madame de Richeville ne put laisser partir sans la baiser au front.

— Ah ! pauvre malheureuse enfant ! — s’écria madame de Richeville lorsque nous fûmes seules… — j’ai tout appris ; votre mari devait de l’argent à cet infâme Lugarto, celui-ci a abusé de la dépendance où se trouvait M. de Lancry à son égard pour vous compromettre affreusement ; il y a eu un duel… où ce misérable a été blessé…

Ces mots de madame de Richeville me prouvèrent qu’elle ne savait rien, ni de la honteuse action de Gontran, ni des scènes de la maison