Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hélas ! ces grands phénomènes de la nature, si imposants, si terribles qu’ils soient, sont bien moins effrayants que ces sourdes et lâches méchancetés qui bourdonnent autour de nous. Il y a tant de majesté dans cette commotion des éléments que l’âme s’élève au-dessus de la peur et ne songe qu’à religieusement admirer la magnificence de cette lutte.

Ces pensées me donnèrent de nouvelles forces, d’ailleurs j’allais retrouver M. de Lancry ; il n’était que souffrant, me disait-il ; je comptais sur mes soins, sur le repos pour le guérir.

J’avais fini par me persuader qu’il m’attendait, soit dans notre ancienne demeure, soit dans une nouvelle maison, et que nous devions vivre ainsi quelque temps dans l’isolement.

Je regardais cet événement si désiré comme la récompense de mon dévouement pour Gontran ; je remerciai Dieu de m’avoir si bien inspirée. J’avais une telle confiance dans la force de mes sentiments, que je ne doutais plus du bonheur de mon mari, désormais livré à la seule influence de mon amour.

Peu de temps avant que d’arriver à la des-