Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/77

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courte lutte s’engagea, au bout de laquelle j’entendis un cri perçant, puis ces mots d’une voix tremblante :

— Grâce… grâce… j’écrirai…

— Alors écris — dit M. de Mortagne.

— Vous abusez de votre force… vous êtes deux contre un… — murmura Lugarto.

— Écriras-tu ? écriras-tu ?…

M. Lugarto se résigna et écrivit ces quelques lignes que lui dicta M. de Mortagne :

« J’ai fait trop longtemps durer la mauvaise plaisanterie que vous savez, mon cher Lancry, je vous renvoie le papier en question ; que ce secret soit désormais entre vous et moi, car j’ai grande honte de tout ceci, je pars pour l’Italie ! Adieu. Tout à vous. »

M. Lugarto, après avoir écrit, signa.

— J’espère que c’est tout — ajouta-t-il — je cède à la force… Mais patience… patience…

— Tais-toi… dit M. de Rochegune — combien M. de Lancry te doit-il d’argent ?

— Voici les obligations de M. de Lancry dans ce portefeuille — dit M. de Rochegune — trois cent vingt mille francs.

M. de Mortagne écrivit quelques lignes sur