Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/87

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l’épaule, mais sur le front… te marquer d’un T et d’un F, pour que cela se voie bien et toujours !… De la sorte, tu ne seras pas tenté de revenir en France, j’espère.

— Mais c’est le démon que cet homme ! — s’écria M. Lugarto en joignant les mains avec terreur et en se levant à demi… — Mon Dieu ! mon Dieu ! que voulez-vous donc me faire encore ? Ne m’avez-vous pas assez insulté, humilié ?

— Je veux te marquer sur le front. La lame de ce couteau, rougie à la flamme de cette bougie, suffira pour rendre l’empreinte ineffaçable.

En disant ces mots, M. de Mortagne prit le couteau avec lequel je m’étais blessée, et l’approcha de l’un des flambeaux.

M. Lugarto le regardait avec terreur ; il courut à la porte.

Elle était fermée.

Il revint, se jeta à mes pieds et me dit d’une voix déchirante :

— Oh ! pas cela… pas cela… Madame… ayez pitié de moi. Je vous ai offensée… J’ai été lâche, infâme, je partirai… Je partirai…