Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/109

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tretien avec mon mari ; seulement, par égard pour la présence de M. Sécherin, au lieu de donner ces sentiments comme siens elle les attribuait à un être imaginaire, à je ne sais quelle héroïne de roman : véritable démon dont elle s’amusait à rêver l’existence.

Je ne puis le nier, Ursule dans ces conversations continuait de déployer infiniment d’esprit et de se montrer véritablement supérieure à Gontran. Ce que je ressentais pour elle était bizarre, inexplicable, je la haïssais à la fois, et d’avoir rendu mon mari amoureux d’elle, et de rire méchamment des tourments qu’il éprouvait.

Elle eût paru partager l’affection de Gontran, que j’aurais été horriblement malheureuse, plus malheureuse encore sans doute que de la voir le dédaigner… mais j’aurais été moins effrayée peut-être.

L’ironie perpétuelle d’Ursule prouvait qu’elle ne ressentait rien, qu’elle dominait complètement M. de Lancry, et c’est surtout cette influence que je redoutais.

Quelque temps après l’arrivée de mademoi-