Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/114

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providentiel… comme dirait ma belle-mère… — Et Ursule éclata de rire.

Cette fois, du moins, ma cousine était franchement ironique et malveillante.

— Écoutez-moi, Ursule — lui dis-je. — Il n’est plus temps de railler ; la conversation que je vais avoir avec vous sera grave, ce sera sans doute la dernière que nous aurons ensemble.

— J’en doute fort ! — s’écria impérieusement Ursule — car j’ai, moi, à vous demander compte de la déloyauté de votre conduite et de celle de votre mari.

— Que voulez-vous dire ?

— En vous cachant pour épier un entretien que je croyais secret, vous commettiez un abus de confiance, vous me rendiez votre jouet… savez-vous que je pourrais vouloir m’en venger !

— J’aime mieux ces fières paroles, Ursule, que votre mélancolie doucereuse dont j’ai été trop long-temps dupe ; je sais au moins qu’en vous j’ai une ennemie… Eh bien !… soit…

— Je n’ai aucune envie d’être votre ennemie ; vous avez eu envers moi un mauvais pro-