Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/122

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— Alors je saurai me défendre ou me venger.

— Écoutez-moi bien, Ursule… je vous jure, par la mémoire de ma mère, que, si vous persistez à rester ici malgré moi… je n’hésiterai pas devant cette extrémité, quelque funeste qu’elle soit… Un secret pressentiment me dit qu’une des questions les plus fatales de ma vie s’agite en ce moment… je vous préviens qu’il s’est fait un grand changement dans mon caractère. Il est devenu aussi ferme et aussi résolu qu’il était faible et timide… ne me poussez pas à bout ; je ne vous demande rien que de possible, que de faisable.

— Je suis seule juge de cela, il me semble… je connais mon mari mieux que vous.

— Vous exagérez à dessein sa susceptibilité, j’ai vu quelle influence vous aviez sur lui… Vous ne me ferez pas croire que l’homme qui a été d’une confiance assez aveugle pour croire à votre fable au sujet de la lettre de M. Chopinelle, que l’homme qui n’a pas été ébranlé dans sa foi par le formidable serment de sa mère, vous ne me ferez pas croire, dis-je, que cet homme, qui ne vit que pour vous, que par