Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/152

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roles pour vous exprimer ma reconnaissance.

J’étais dans un embarras extrême ; je croyais à la sincérité du retour de mon mari, je ne savais si je devais ou non lui faire part de mon entretien avec Ursule, de ses cruels aveux et de l’espèce de défi qu’elle m’avait jeté au sujet de Gontran.

Pour tâcher de pressentir mon mari, je lui dis :

— À propos, M. Sécherin est parti ce matin ; le savez-vous, mon ami ?

— Je le savais. Pourquoi sa femme ne l’a-t-elle pas accompagné ? c’était pour elle une excellente occasion de remplir sa promesse — me dit Gontran du ton le plus naturel. — Elle aurait dû agir ainsi — ajouta-t-il d’un ton de reproche — par égard pour vous, puisque je lui avais confié que votre tranquillité dépendait presque de son départ.

— Peut-être — dis-je en tâchant de sourire pour cacher mon émotion — peut-être se repent-elle de s’être montrée si cruelle pour vous et d’avoir repoussé vos soins, peut-être ce dédain de sa part était-il affecté.

— Oh ! alors tant pis pour elle — me dit