Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/163

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d’elle-même ! Ursule, donnez-lui donc vite des sels, voilà mon flacon.

Ursule s’approcha de moi avec un air de commisération protectrice et triomphante : je la repoussai doucement, en lui disant que je n’avais besoin de rien.

Ce premier coup fut terrible, je n’y étais pas préparée, je restai muette.

Mon mari, qui un moment était devenu pourpre de colère ou de surprise, se remit, partit d’un grand éclat de rire et s’écria :

— Comment, mademoiselle de Maran… vous ?… vous donnez dans de pareilles histoires ?… Je crois bien que cette pauvre Mathilde reste stupéfaite ! Il y a de quoi, qui pourrait s’attendre à une pareille folie.

Je cherchais à la hâte le moyen de me disculper, en respectant le secret de Gontran s’il en était encore temps.

Mademoiselle de Maran parut très étonnée de l’indifférence avec laquelle Gontran accueillait cette révélation.

Elle reprit : — Mais attendez donc avant que de rire, mauvais garçon, que je vous complète au moins les faits qu’on me dénonce. On dit