Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/179

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— Sans croire positivement comme vous que tel ait été le but du voyage de votre tante, je pense qu’elle s’ennuyait un peu de n’avoir personne à tourmenter, et que sachant à peu près d’avance le contenu des lettres de mon oncle et de M. de Blancourt elle était venue pour jeter entre nous ce brandon de discorde. Vous aviez raison, Mathilde, mademoiselle de Maran est plus méchante que je ne le pensais : désormais nous n’aurons aucun motif pour la voir.

— Ah ! mon ami, que vous êtes bon !… si vous saviez quel plaisir me fait cette promesse, j’ai toujours eu le pressentiment que nos chagrins viendraient de mademoiselle de Maran.

— Heureusement, dans cette circonstance, en voulant nous nuire elle nous a servis presque à son insu.

— Comment cela ?

— J’ai lu les lettres de mon oncle et de M. de Blancourt ; il est évident que les bruits les plus mensongers et les plus odieux circulent sur nous, la malignité a exploité des faits très simple, et les a odieusement dénaturés ; ainsi, parce que j’étais allé chercher en Angle-