Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/20

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— Ne parlons plus de cela ; Gontran, parlons de lui, de notre enfant : quels seront vos projets. Quelle joie, quelle félicité ! Si c’est un garçon, comme il sera beau ! si c’est une fille, comme elle sera belle ! Il aura vos yeux, elle aura votre sourire et de si beaux cheveux bruns, des joues si roses, un petit col si blanc, de petites épaules à fossettes… Ah ! Gontran, je délire ; tenez, je suis folle… je ne pourrai jamais attendre jusque-là ! — m’écriai-je si naïvement que Gontran ne put s’empêcher de sourire.

— Dites-moi — reprit-il tendrement — que préférez-vous ? voulez-vous rester ici… encore quelque temps, ou bien nous en aller nous établir à Paris ?… Dites, Mathilde… ordonnez… maintenant je n’ai plus de volonté.

— Maintenant, au contraire, mon ami, il faut que vous en ayez et pour vous et pour moi, car je vais être tout absorbée par une seule pensée… mon enfant… Hors de cette idée fixe, je ne serai bonne à rien.

— Puisque vous me laissez libre, je réfléchirai à ce qui sera convenable, ma bonne Mathilde… j’y aviserai.