Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/293

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— Vingt fois j’ai été sur le point de me jeter à vos genoux, de vous tout avouer, de vous demander au moins votre pitié. Mais tous mes torts passés me revenaient à la pensée, j’ai eu honte de moi-même, je n’ai pas osé… En silence, j’ai dévoré mes larmes… oui, car je pleure, vous le voyez bien… je suis faible, je pleure comme un enfant.

Et il pleurait encore ; puis, essuyant ses larmes, il s’écria :

— Mais elle est donc sans pitié, cette femme… mais elle ne réfléchit donc pas que je vous ai sacrifiée à elle… vous, noble… généreuse créature, aussi noble, aussi généreuse qu’elle est, elle, perverse et infâme… Mais elle ne songe donc pas… que mon aveuglement peut avoir un terme !… Quoi qu’elle en dise, son orgueil infernal est flatté de me voir à ses pieds… Elle ne sait donc pas que mon illusion dissipée, il ne me restera pour elle que mépris et que haine… Oh ! sa vanité peut encore recevoir un coup cruel, en me voyant revenir à vous… à vous qu’elle envie toujours quoi qu’elle dise.

— Tout retour vers le passé est impossible,