Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/320

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en sanglots… Oh ! malheur, malheur à vous qui avez impitoyablement brisé le dernier… le seul lien qui dût m’attacher à la vie !…

Malheur à vous qui m’avez ôté le seul prétexte qui m’aurait permis un jour de vous pardonner le mal que vous m’avez fait… Soyez maudit !… à tout jamais maudit !……

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Bien des fois je me suis demandé si le brusque départ de Gontran avait seul causé le fatal événement qui devait décider de ma vie, ou bien si je devais attribuer ce funeste accident aux violents chagrins qui m’avaient frappée depuis quelques mois.

Longtemps encore, rougissant de ma faiblesse, je ne voulus pas m’avouer cette dernière, cette impardonnable lâcheté : cela était vrai pourtant… Malgré l’affreuse trahison de mon mari, malgré sa lettre à Ursule, malgré ses aveux, malgré mes ressentiments, quoique je lui eusse dit enfin que je ne l’aimais plus… honte ! anathème sur moi !

! je l’aimais encore, je l’aimais, puisque le bouleversement que me causa son départ causa la mort prématurée de mon enfant !