Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/333

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thilde ! » ses premières paroles ont été pour me supplier de vous dire que de graves devoirs l’avaient assez absorbé pour qu’il ne pût vous consacrer quelques jours, depuis la scène de la maison isolée (il a confié à mon amitié tous les détails de cette nuit horrible… vous verrez bientôt pourquoi).

Les crises politiques qui amenèrent la révolution de l’an passé et le triomphe de la cause dont M. de Mortagne était l’un des plus ardents partisans vous indiquent assez quels intérêts l’occupèrent presque exclusivement pendant quelques mois.

Il a reçu la lettre que vous lui avez écrite au sujet des prodigalités de votre mari ; selon son habitude, il voulait vous répondre en vous rassurant ou en vous donnant un conseil efficace, mais il lui a fallu plusieurs consultations de ses gens d’affaires, et il n’a pu se procurer qu’avant-hier et avec les plus grandes difficultés une copie de votre contrat de mariage. Hélas ! ma pauvre enfant, vous avez été victime d’une trame bien perfide et bien complète… vous ne pouvez disposer de rien… votre mari peut tout engloutir et ne léguer