tôt inattentive à ces avantages ; moi qui n’avais admiré en lui que son caractère, que ses grandes qualités.
Encore à cette heure je suis à comprendre comment le léger incident que j’ai cité pouvait causer en moi un tel bouleversement ; il fallait qu’à mon insu j’eusse depuis longtemps le germe de ces pensées, et qu’il n’attendît que le moment d’éclore…
Oh ! je ne saurais dire mon effroi en contemplant l’avenir, mes sombres prévisions, mes vagues épouvantes !
Il faut tout avouer… hélas ! dans mon désespoir, je regrettai d’être si haut placée dans l’opinion du monde ! je ne pouvais en déchoir sans paraître doublement coupable.
Oui, quelquefois j’ambitionnais la condition commune ; si j’avais failli à mes devoirs, le monde, disais-je, n’aurait pas été pour moi plus intolérant que pour tant d’autres femmes, l’odieuse conduite de mon mari m’eût encore excusée.
Que faire, me disais je, que faire ? Fuir… abandonner ce que j’aime… mais c’est m’isoler encore, mais c’est me vouer encore aux