Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/30

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moins un témoignage de tolérance bienveillante. Vous avez vu combien elle était belle, n’est-ce pas ? mon Emma ; eh bien, si l’orgueil maternel ne m’aveugle pas, elle est encore embellie ! Et puis l’éducation qu’elle a reçue sous mes yeux au Sacré-Cœur a développé, a mûri toutes les excellentes dispositions qui étaient en elle. Deux ou trois fois par semaine je la garde le soir avec moi, tous mes amis en sont enchantés. Mais vous la verrez…

« Vous la verrez ?… Hélas ! la verrez-vous, Mathilde ? renoncerez-vous à cette vie solitaire et désolée où vous passez vos plus belles années ? En vérité, pauvre enfant, on dirait que votre douloureuse retraite est une expiation… une expiation… mon Dieu ! du mal qu’on vous a fait sans doute ?

« Mais je me rassure ; vous avez à cette heure de si graves raisons pour venir à Paris, qu’il y aurait de la folie à vous à hésiter. Par cela même que vous tenez beaucoup à Maran, il faut au moins vous mettre à même de le posséder.

« Je n’ose espérer que la dernière considération que je vais vous faire valoir puisse vous décider, mais enfin j’essaie.