Page:Sue - Mathilde, tome 5.djvu/61

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était… Et puis je reste avec ma mère ; nous faisons la lecture tour-à-tour… je lis machinalement… sans entendre, sans comprendre ce que je lis. À onze heures, ma mère fait sa prière à haute voix et nous nous séparons… Alors je rentre dans notre chambre que je n’ai pas voulu quitter… Alors commencent d’atroces insomnies… alors j’endure, comme au premier jour, toutes les tortures d’une jalousie frénétique et désespérée… quand je pense…

Puis, sans achever sa phrase, M. Sécherin se dressa debout, frappa du pied avec rage et s’écria en levant les poings vers le ciel :

— Oh ! je le tuerai, cet homme ! je le tuerai ! — Et il se remit à marcher à grands pas.

Une des servantes de madame Sécherin vint nous prier de sa part de nous rendre au salon.

— Mon fils — dit-elle lorsque nous entrâmes, — votre cousine a peut-être hâte d’arriver à Paris ; il ne faut pas la retenir.

— C’est, en effet, une affaire très importante qui m’y appelle — lui dis-je — et qui ne souffre pas de retard. Sans cela, je vous