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Comment M. Lugarto qui n’était pas à Paris, du moins je le supposais, avait-il pu intercepter la correspondance de M. de Lancry, je ne pus le savoir ; mais je ne fus pas étonnée de ce fait : cet homme, grâce à son immense fortune, pouvait corrompre les gens ou avoir des créatures à lui au sein même de la maison des personnes qu’il épiait. Quant au but de cet envoi, il n’était pas douteux : ignorant mon indifférence pour M. de Lancry, M. Lugarto croyait me blesser douloureusement en me dévoilant les mystères de la conduite de mon mari et d’Ursule. Si cette intention ne fut pas absolument remplie, cette lettre ainsi qu’on va le voir, dut néanmoins me causer de pénibles ressentiments ; la nouvelle perfidie de M. Lugarto porta donc quelques fruits amers. Voici la lettre de mon mari.


M. DE LANCRY À ***.
Paris, janvier 1835.

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« Je vous remercie de votre lettre, mon cher ami ; la mienne a dû bien vous étonner