« Mes regrets seront éternels… éternels… Une fois réduits en poussière, nos débris forment des cendres inaltérables… Telle est, telle sera l’immutabilité de mes sentiments pour vous.
« Je ne vous fais pas de reproche, Mathilde ; on ne reproche pas aux gens de mourir… on les pleure.
« Ces images sont lugubres ; je les emploie pour vous faire comprendre que le passé ne m’est pas cruel, odieux, insupportable ; il est glacé comme le sépulcre… il est mort… il n’est pas oublié, il est tué.
« Aussi ma vie sera-t-elle misérable. Je flotte entre vingt partis sans me résoudre à aucun. Votre perte a renversé tout l’échafaudage de mon existence. C’est à recommencer. L’âge avance ; je suis fatigué de la route.
« J’avais pourtant cru être près du terme… il va falloir marcher… marcher encore… et dans quel désert aride et sans fin, mon Dieu ! »