Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/226

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femme la fatalité qui l’empêchait d’expier ses fautes.

Effrayée de la voir entre mes bras presque sans connaissance, j’appelai son mari, qui entra éperdu.

Ursule respirait avec peine. Sa figure était contractée par une expression de douleur atroce…

Cette crise s’apaisa un peu, mais déjà son visage se décomposait par les approches de la mort.

Elle agitait faiblement ses mains autour d’elle comme si elle eût voulu repousser de sinistres apparitions.

Enfin elle rouvrit les yeux et dit d’une voix éteinte :

— Mathilde… vous me pardonnez le mal que je vous ai fait ?

— Oui… oui… je vous le pardonne… et Dieu aussi vous pardonnera en faveur de vos dernières pensées.

— Mon ami… où êtes-vous ? Je ne sais, mais il me semble que ma vue s’obscurcit — dit-elle en cherchant son mari d’un regard vague…