Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/230

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que vous venez crier — Grâce… tant de tourments seraient oubliés ! Comment ? les uns auraient vécu de joies mondaines et de plaisirs adultères… pendant que les autres vivaient de pleurs et de désespoirs solitaires… et parce que l’indigne créature qui a causé tous ces maux renierait le passé qui l’épouvante !… bourreaux et victimes deviendraient égaux devant le Seigneur ? Non, non, pas de pitié pour vous sur la terre, pas de pitié pour vous dans le ciel !…

M. Sécherin allait répondre.

Ursule lui prit la main et dit en tournant avec peine sa tête du côté de sa belle-mère :

— Hélas, Madame ! que puis-je faire… sinon me repentir ? puis-je vaincre mes terreurs ?… ai-je donc eu tort, mon Dieu ! de vouloir avant de mourir demander pardon à ceux que j’avais offensés ? Que peut faire une malheureuse créature que tout abandonne sur la terre, que tout menace… dans l’éternité, si ce n’est d’offrir en expiation… tout ce qu’elle peut offrir… la sincérité de ses remords ?… Je vous ai fait bien du mal… Madame… et aussi à votre fils… le meilleur des hommes… et