Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ô mon Dieu ! vous aurez pitié de moi… elle m’a pardonné !

— Et je te bénirai, pauvre malheureuse femme ! et je prierai pour toi… car on t’a perdue… oui… je veux le croire… je le crois… ton cœur aurait été bon si on ne t’avait pas pervertie si jeune…

Et madame Sécherin prit la tête d’Ursule entre ses deux mains tremblantes, et la baisa au front.

— Oh ! permettez-moi… une fois… pour la première et pour la dernière fois… de vous appeler… ma mère… À cette heure… ce mot serait si doux à mes lèvres… Il me semble qu’il m’aiderait à mourir avec moins d’amertume…

— Oui… je suis ta mère… Mon cœur se déchire aussi à la fin ! — s’écria madame Sécherin avec une profonde émotion… — Moi aussi j’ai des regrets, et il n’est plus temps… peut-être me suis-je montrée trop inflexible… j’aurais dû te traiter comme ma fille… et ne pas te fermer à jamais la voie du salut par une sévérité trop grande.

— Oh ! ma mère… vous avez sauvé mon