Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/239

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yeux fixes, et resta ainsi longtemps muet, immobile.

Pourtant il vint plusieurs fois la nuit pendant que nous priions avec sa mère, s’agenouiller comme nous, mais il semblait nous imiter machinalement et ne pas comprendre ce qu’il faisait ; son regard était toujours égaré, ou il s’en retournait dans sa chambre sans dire une parole.

Vers le matin, tombant de fatigue et de sommeil, il s’endormit dans un fauteuil.

Usant de son droit, avec une rigueur peut-être extrême, l’église avait refusé de recevoir le corps d’Ursule, qui fut directement conduit au cimetière.

Je ne voulus pas quitter cette triste demeure avant que tout ne fût accompli.

De ma vie… oh ! de ma vie, je n’oublierai ce tableau déchirant.

C’était au milieu de l’automne, par une matinée sombre, voilée de brouillard.

Une dernière fois, madame Sécherin et moi, nous allâmes prier près de ce pauvre cercueil exposé dans une espèce d’antichambre du rez-