Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/281

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cry, qui s’était autrefois battu pour un motif très sérieux que l’on m’a raconté : car je n’étais pas à Paris à cette époque. On dit M. de Lancry complétement ruiné et absolument dans la dépendance de son ancien ennemi. Ils ont quitté Naples sur un bateau à vapeur affrété par Lugarto. Il n’y avait, dit-on, qu’une voix dans toute la ville pour leur souhaiter la réunion de tous les accidents qui peuvent rendre une traversée funeste. »

Je laissai tomber la lettre sur mes genoux sans oser regarder M. de Rochegune.

— Ah ! Mathilde… vous m’avez trompé — me dit-il avec un accent de profond reproche. — L’intimité de M. de Lancry avec ce monstre m’en dit plus que je ne voudrais en penser.

— Eh bien !… oui… je voulais vous le cacher… Ainsi que vous l’avez deviné, les bonnes résolutions de mon mari n’ont pas duré. Son retour avait été sincère… mais il s’est lassé de cette vie obscure et paisible… Je crois maintenant, comme vous, que la raison qu’il m’avait donnée pour s’en aller en Italie était un prétexte.