Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/355

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— Julie… Julie… voulez-vous bien rester là… Ah ! la malheureuse… — s’écria mademoiselle de Maran — je ne veux pas qu’elle reste un moment de plus chez moi… je ne veux plus de ça ici… qu’on la chasse, qu’on la jette à la porte… non pas ce soir… mais à l’instant… Entendez-vous, Servien ?…

— Oui, Madame… soyez tranquille… calmez-vous…

Et après avoir mis le plateau sur une table de lit, qu’il plaça devant mademoiselle de Maran, il alla dans le cabinet prendre une bouteille de vin de Chypre ; il refermait l’armoire lorsqu’il entendit le bruit d’une assiette qui se brisait sur le parquet, et la voix de mademoiselle de Maran qui s’écriait dans un nouvel accès de rage :

— Servien !… Servien !…

— Qu’est-ce qu’il y a, Madame ?

— Mais voulez-vous donc m’empoisonner ? mais c’est affreux ! mais qu’est-ce que c’est que ce potage-là ?

— Comment ! Madame l’a jeté au milieu de la chambre ? et l’assiette aussi ? en voilà partout le parquet.