Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à qui me plaindre ? Qui me soutiendra… je suis seule… toujours seule… je crois bien… on me hait tant… qui viendrait voir une pauvre vieille femme infirme ?… C’était bon quand je donnais des fêtes, ou que je pouvais nuire… Maintenant on ne me craint plus, et l’on m’abandonne… on se venge du mal que j’ai fait… ah ! c’est horrible… Mais… j’entends du bruit… une voiture… une voiture s’arrête devant ma porte… Ah ! mon Dieu… quel bonheur… mais ils ne laisseront entrer personne… ils vont la renvoyer… Non, non, elle reste… on a refermé la porte… Oh ! je suis sauvée… si c’était le médecin que j’attends depuis si longtemps ! Des pas… oui… oui… j’entends des pas… c’est quelqu’un ; Jésus ! mon Dieu… c’est quelqu’un…

On entendit en effet des pas précipités, et madame de Lancry, ouvrant violemment la porte, entra chez mademoiselle de Maran, suivie de Servien.