Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/384

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coin de champ désert, ou un bout de chemin creux pour faire notre affaire.

— Sinon — reprit M. Sécherin qui allait et venait dans le salon comme un loup en cage — je ne vous quitte pas d’une seconde, et partout où vous allez je vais et je vous donne des coups canne…

— Un mot encore, Monsieur — dit M. de Lancry palpitant de fureur au témoin de M. Sécherin. — Comment avez-vous su que j’étais ici ?

— Ça n’est pas malin. Il y a trois jours, le surlendemain de la mort de sa mère, Sécherin me dit de quoi il s’agit, ainsi qu’à mon camarade Pierre Leblanc que voilà, qui a servi comme moi dans le 12e dragons ; nous sommes des voisins de Sécherin, des pays. Nous trouvons que Sécherin est dans son droit : mais pour vous tuer, il fallait vous trouver. Nous partons en poste de Rouvray pour Paris ; en passant près de Maran, l’idée vint à Sécherin d’y entrer pour y prendre des renseignements, sachant que votre femme y était : vous veniez justement d’en partir avec madame de Lancry ; nous vous suivons à la piste, de relais en re-