restait de sa fille. Depuis la mort d’Emma, elle n’avait jamais eu le courage de jeter les yeux sur ces reliques sacrées. Un jour elle pria Mathilde de chercher parmi ces objets un médaillon représentant Emma enfant. En s’occupant de ce soin, madame de Lancry ouvrit le portefeuille qui contenait le portrait de M. de Rochegune peint par Emma ; elle y trouva cachées deux lettres, l’une était ainsi conçue :
« On vous trompe : Mathilde est la maîtresse de votre mari. Vous connaissez l’écriture de M. de Rochegune ; lisez ce billet qu’un ami inconnu vous fait parvenir. »
La seconde lettre était celle-ci ; on le sait, M. de Rochegune l’avait écrite à madame de Lancry lorsque celle-ci le suppliait de revenir auprès d’Emma :
« Je serai à Paris dans la nuit de demain ; ce que vous m’apprenez est affreux… Et je ne puis malheureusement pas réparer le mal que j’ai causé involontairement… Emma est un ange de bonté, de beauté, de candeur et de grâce… Elle mérite un cœur qui n’appartienne qu’à elle. Si je ne vous avais pas