vement de joie involontaire, malgré son attachement bien réel pour moi. Je n’en accusai pas son cœur, mais l’instinct de son amour.
Je lui promis de venir souvent la voir, bien décidée de tenir cette promesse si nécessaire à mes desseins.
Le dimanche matin M. de Lancry se présenta chez moi, ainsi qu’il me l’avait annoncé.
J’ai oublié de dire que, depuis l’abandon d’Ursule, sans doute, mon mari, absorbé par ses poignantes préoccupations, avait poussé l’incurie de ses vêtements et de sa personne jusqu’à une négligence presque sordide : ses traits étaient dévastés par le chagrin, par les veilles, et depuis peu par les excès de toutes sortes dans lesquels il avait cherché à étourdir sa folle et implacable passion ; ses yeux rougis, sa figure couperosée, sa barbe longue, sa chevelure inculte, sa voix rauque et dure, tout en lui semblait personnifier le type du vice et presque de la misère (j’appris bientôt que cette misère était réelle).
Et c’était là l’homme que quelques années auparavant j’avais vu dans tout l’éclat de son élégance et de ses succès…