Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/11

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— Tu te trompes — dit le domino — elle est brune et sauvage comme la jalouse passion d’Othello… pour suivre ta comparaison musicale et ampoulée.

— Est-ce qu’il y a aussi un prince de Hansfeld ? — demanda M. de Brévannes.

— Certainement….

— Et ce cher prince, à quelle école appartient-il ? À l’école allemande, italienne ?… ou à l’école… des maris ?

— Tu en demandes plus qu’on n’en sait.

— Comment ! cette belle princesse serait mariée à un prince in partibus ?

— Pas du tout — reprit M. de Fierval — le prince est ici, mais personne ne l’a encore vu ; il ne va jamais dans le monde. On en parle comme d’un être bizarre, excentrique… on fait sur lui les récits les plus extravagants.

— On assure qu’il est complètement idiot — dit l’un.

— J’ai entendu soutenir que c’était un homme de génie — reprit un autre.

— Pour vous mettre d’accord, messieurs, il faut avouer que cela se ressemble quelquefois beaucoup — dit Brévannes — surtout quand l’homme de génie est au repos. Et le prince est-il jeune ou vieux ?

— On ne le connaît pas — dit Fierval ; — ceux-ci prétendent qu’on le tient en charte privée, de crainte que ses étrangetés ne donnent à rire…

— Ceux-là, au contraire, affirment qu’il a un si