Cette œuvre était le début littéraire de M. le vicomte de Gercourt. Très jeune encore et fort à la mode, d’une figure extrêmement agréable, il passait à bon droit dans le monde pour un homme d’esprit, gracieux, de manières charmantes, et du caractère le plus honorable.
La première représentation de sa comédie avait nécessairement attiré la meilleure compagnie de Paris, à laquelle il appartenait.
Grâce à son naturel aimable et bienveillant, et surtout à quelques revers de fortune qui avaient suffisamment contenté l’envie, pendant longtemps M. de Gercourt n’avait pas eu d’ennemis. Malheureusement son ambition littéraire (ambition louable, noble, grande, s’il en est pour un homme de cette sorte) lui créa d’innombrables et d’hostiles jalousies. Quelques rares amis lui restèrent fidèles, mais une chute humiliante et ridicule aurait seule pu lui rendre la bienveillance générale.
La majorité des gens de lettres voyait avec jalousie les débuts de cet intrus, de ce profane.
Nous n’avons jamais compris cette aigreur des gens du monde et des écrivains contre un homme dont le seul tort est de vouloir élever ses loisirs à la dignité des lettres.
Nous conduirons le lecteur dans quelques loges différentes, où il rencontrera plusieurs personnages de cette histoire que la curiosité générale avait attirés à cette solennité dramatique.