Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/153

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et cette femme pouvait lui demander un terrible compte du sang qu’il avait répandu, du moyen infâme qu’il avait employé pour donner une apparence à ses lâches calomnies.

Dans la crainte des poursuites qui devaient lui être intentées après son duel avec Raphaël (duel où celui-ci succomba), M. de Brévannes avait précipitamment quitté Florence. Depuis lors, il avait cherché à s’étourdir, par des amours coupables, sur son indigne conduite et sur sa passion indomptable, qui, malgré lui, couvait toujours au fond de son cœur.

Son aigreur, sa brusquerie, sa dureté envers Berthe, n’avaient pas d’autre cause que le ressentiment de ce passé qu’il ne pouvait chasser de sa mémoire.

Que devint-il lorsqu’il se retrouva face à face avec madame de Hansfeld et qu’il se vit reconnu par elle ! car les regards de la princesse, d’abord attirés par le sobieska de madame Girard, s’arrêtèrent ensuite sur M. de Brévannes au moment même où, reconnaissant en elle Paula Monti, il la contemplait avec stupeur…

Il la vit tressaillir, porter vivement la main à ses yeux, puis redevenir bientôt impassible…

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Berthe avait été très intéressée ; allant peu au spectacle, elle y apportait des émotions jeunes et fraîches. Tout entière à l’action de la comédie, fort indifférente à ce qui se passait dans la salle, le