Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/162

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Madame de Hansfeld se leva à demi.

Son mari la repoussa avec terreur, en disant d’une voix effrayée :

— Non…, non, pas ce flacon…

Et le prince perdit connaissance.

Malgré son impassibilité habituelle, madame de Hansfeld n’avait pu s’empêcher de tressaillir et de froncer ses noirs sourcils au mouvement d’effroi du prince, lorsqu’elle lui avait offert son flacon ; mais ni madame de Lormoy, ni M. de Fierval, occupés auprès du prince, ne remarquèrent l’émotion de la princesse.

L’accident survenu au prince avait eu lieu pendant un entr’acte. Beaucoup de personnes virent transporter M. de Hansfeld à sa voiture ; parmi ces curieux était M. Girard, que sa femme avait envoyé savoir comment son sobieska était accueilli du public.

M. Girard n’avait osé faire aucune question à ce sujet, se promettant bien de dire à sa femme que son audacieuse casquette avait excité l’admiration générale. Il revint donc en hâte auprès de sa femme pour lui raconter l’évanouissement du prince. À peine eut-il entr’ouvert la porte et dit à madame Girard : — Bonne amie… — que celle-ci, sans lui laisser le temps de parler davantage, s’écria :

— Courez vite vous informer de ce qui vient d’arriver au prince de Hansfeld ; on vient de l’emporter, à ce qu’on dit, à la galerie, là, devant nous.