Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/196

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— C’est mon plus vif désir ; mais pour cela il faut que nous soyons bien en confiance l’un avec l’autre ; alors nous pourrions peut-être à nous deux prévenir de grands malheurs.

— Que dites-vous ? la princesse risquerait…

— N’ayez pas peur… ma charmante Iris ; si vous le voulez, nous conjurerons ces malheurs… Avec une jolie alliée comme vous, on ferait des prodiges… Et maintenant j’y songe, si nous nous entendions bien, nous, il serait peut-être mieux de ne pas prévenir encore la princesse.

— Comment cela ?

— Elle pourrait ne pas rester maîtresse d’elle-même, s’effrayer et compromettre l’heureux succès des projets que je forme dans son intérêt.

— Mais, que puis-je faire, moi ? Pourquoi faut-il que nous nous entendions bien ensemble ?

— Je vous expliquerai cela… ; mais il faudrait d’abord répondre avec franchise à quelques-unes de mes questions. Le voulez-vous ?

— Hélas ! monsieur, je ne sais pourquoi, malgré moi, vous m’inspirez presque de la confiance.

— Parce que mon langage et mes sentiments sont sincères…

— Non, non, je ne dois pas vous croire… Cette femme que vous m’avez envoyée si souvent… tant de ruses, tant de persévérance…

— Mon violent désir de parvenir jusqu’à vous, jusqu’à la princesse, est mon excuse ; vous l’accepterez, charmante Iris.