Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/210

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— Je suis trop payé, madame, en apprenant que j’ai rendu un père à sa fille.

— Mais au moins que nous sachions à qui nous devons tant — dit Pierre Raimond.

— Quel nom joindre à nos prières en priant Dieu de vous bénir ? — ajouta Berthe.

— Je m’appelle Arnold… Arnold Schneider — dit M. de Hansfeld en rougissant et balbutiant un peu.

Pierre Raimond attribua cet embarras à la modestie de son sauveur, et reprit :

— Mais où pourrai-je aller, monsieur, vous rendre grâce de m’avoir conservé pour mon enfant ?

M. de Hansfeld rougit de nouveau ; après un moment de silence il répondit :

— Si vous le permettez, monsieur, c’est moi qui viendrai quelquefois m’informer de vous, et recevoir ainsi le prix de ce que vous appelez… ma bonne action…

— Je n’insiste pas, monsieur — dit Pierre Raimond ; — je conçois le sentiment qui vous fait nous cacher votre demeure, peut-être même votre vrai nom. Je respecterai votre réserve… seulement, soyez assez généreux pour venir quelquefois à moi, puisque vous ne me permettez pas d’aller à vous… Promettez-le-moi… épargnez-moi jusqu’à l’apparence de l’ingratitude.

— Je vous le promets, monsieur… Mais je me sens tout à fait remis à cette heure ; auriez-vous la bonté, si cela se peut, de me faire venir une voi-