Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oh ! rien ! vous êtes trop adroite pour cela… Vous savez bien que si vous me trompiez je vous tuerais, vous et votre complice. Ce n’est pas la vertu qui vous retient dans le devoir, c’est la peur… En disant, ces mots, il est sorti violemment… et votre fille est venue vous trouver, mon père… car elle n’a plus que vous au monde — s’écria Berthe en fondant en larmes.

— Cela devait être — dit Pierre Raimond ; — ce cœur égoïste, ce caractère orgueilleux et têtu devait te faire payer cher… bien cher un jour… les sacrifices qu’il s’était imposés pour obtenir ta main… à tout prix. Mais cela ne peut pas se passer ainsi… tu comprends bien qu’il faudra que j’empêche cet homme de torturer de la sorte mon enfant chérie ; tu t’es toujours admirablement conduite envers lui… Il ne te brisera pas comme un jouet de son caprice.

— Mais que faire à cela ? que faire ?

— Sois tranquille… Dieu merci, j’ai encore de la force et de l’énergie.

— Oh ! de grâce, pas de scènes violentes !

— Pas de violence… mais de la fermeté. J’ai le bon droit et la raison pour moi, je défends la cause de mon enfant… je suis tranquille. Mais d’abord, il me faut quitter ce logis… Heureusement j’ai vécu assez économiquement avec ce que tu m’as forcé d’accepter pour avoir mis une petite somme de côté… Jointe à la vente de ce modeste mobilier… elle assurera mon entrée à Sainte-Périne.