Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/224

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après les dépenses toutes récentes que vous y avez faites…

— Cela me regarde.

— Je n’ai plus la moindre objection à élever. Je vous avouerai même franchement… que je suis fort contente d’abandonner ce quartier désert où vous aviez absolument voulu habiter.

— Je suis si bizarre, si original… Mais voici qui vous paraîtra, madame, plus original et plus bizarre encore… nous quitterons cet hôtel après-demain.

— Et où irons-nous loger, monsieur ?

— Vous partirez pour l’Allemagne.

— Vous dites, monsieur ?

— Que vous partirez pour l’Allemagne.

— C’est une plaisanterie, sans doute ?

— Je n’ai guère l’habitude de plaisanter.

— En ce cas, monsieur, puis-je savoir pour quel motif vous quittez si brusquement Paris au milieu de l’hiver ?

— Je ne quitte pas Paris… madame… mais vous, vous quitterez Paris après-demain… Dans un mois, j’irai probablement vous rejoindre… Je l’ai résolu… cela sera.

Madame de Hansfeld regardait le prince avec stupeur. Souvent il s’était montré courroucé, violent ; mais au milieu de ces emportements dont Paula cherchait en vain la cause, il y avait des élans de passion, des cris de désespoir dont elle était aussi apitoyée que blessée ; jamais de sa vie le