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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/23

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trer un coin de ce mystère, j’ai interrogé le ministre de Saxe.

— Eh bien ?

— Il m’a répondu d’une manière évasive. Le prince, d’une santé fort délicate, vivait dans une retraite absolue… on lui imposait les plus grands ménagements… son voyage l’avait beaucoup fatigué… enfin, je vis que mes questions embarrassaient visiblement le ministre, je rompis la conversation ; depuis, je me suis abstenu de lui reparler de M. de Hansfeld.

— C’est très bizarre, en effet, dit M. de Brévannes, et personne parmi les étrangers ne connaît ce prince ?

— Tout ce que j’ai pu savoir, c’est qu’il s’est marié en Italie… et qu’après un voyage en Angleterre, il est venu s’établir ici.

— Autant qu’on peut avoir une opinion sur des choses si obscures, dit un autre, je croirais décidément que le prince est imbécile, ou quelque chose d’approchant.

— Au fait, dit le domino, le soin qu’on met à le cacher à tous les yeux….

— L’embarras du ministre de Saxe à vous répondre, dit M. de Brévannes à M. de Fierval.

— L’air sombre et mélancolique de la princesse.

— Mais alors — reprit Brévannes — pourquoi cette belle mélancolique va-t-elle dans le monde ?

— Ne voulez vous pas qu’elle s’enterre avec son idiot… si idiot il y a ?