Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

constance pourrait peut-être servir un jour sa haine contre M. de Brévannes. Elle reprit avec un embarras affecté :

— Si cela était possible… j’aurais le plus grand plaisir à connaître madame de Brévannes… car j’ai beaucoup de raisons pour croire que vous la jugez trop sévèrement. Aussi, dans le cas où il me serait permis de vous recevoir, ce serait uniquement, entendez-vous bien, uniquement à cause de madame de Brévannes ; je vous en préviens, monsieur.

— Il en est toujours ainsi, les femmes n’ont pas de meilleure amie que celle à qui elles enlèvent un mari ; elle s’est trahie — se dit M. de Brévannes — et il reprit tout haut :

— Vous sentez, madame, combien je serais heureux de tout ce qui pourrait rendre mes relations avec vous plus suivies ; permettez-moi donc alors, pour l’amour de madame de Brévannes — dit-il avec un nouveau sourire — de vous la présenter en vous demandant la permission de l’accompagner quelquefois.

— Très rarement, monsieur, surtout dans les premiers temps de ma liaison avec madame de Brévannes — ajouta madame de Hansfeld après un moment d’hésitation.

— Je ne veux pas chercher les raisons qui vous obligent à agir ainsi, madame… mais je m’y soumets.

Et il pensa :