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— Marraine, un commissionnaire vient de m’apporter une enveloppe à mon adresse ; dans cette enveloppe était une lettre pour vous.

Paula prit la lettre et tressaillit.

Elle reconnut l’écriture de M. de Morville.

Ce billet contenait seulement ces mots :

« Les circonstances, madame, me forcent à un parti extrême… J’adresse à tout hasard ce billet à votre demoiselle de compagnie… Un affreux et dernier coup accable le malheureux auquel vous avez déjà daigné tendre la main… il n’a pas désespéré de votre pitié… aujourd’hui même avec ces paroles magiques : Faust et Manfred, vous pourrez sinon le rendre à la vie… du moins adoucir son agonie. »

Un moment madame de Hansfeld ne comprit pas la signification de cette lettre. Puis tout à coup s’adressant à Iris :

— Quel jour sommes-nous aujourd’hui ?

— Jeudi, marraine.

— Jeudi… non, ce n’est pas cela… — se dit madame de Hansfeld — j’avais cru… mais… — reprit-elle avec anxiété — n’est-ce pas aujourd’hui la mi-carême ?

— Oui, marraine… quelques masques ont passé dans la rue.

— Oh ! je comprends… je comprends — s’écria madame de Hansfeld — et courant à son secrétaire elle écrivit ces mots à la hâte :

« Ce soir, à minuit et demi, à l’Opéra, au même