Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/131

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— Un mot… d’abord — dit M. de Morville. — Je ne m’étais pas trompé ; cette mystérieuse amie… qui m’écrivait sans se faire connaître….

— C’était moi… oui ; oui, votre cœur avait deviné juste… mais au nom du ciel qu’y a-t-il ; votre vie est-elle menacée ?

— Tout est menacé, ma vie, ma raison, mon amour, mon honneur.

— Que dites-vous ?…

— Je dis que je me tuerai… je dis que les passions les plus mauvaises germent en moi… je dis que je ne me reconnais plus… je dis qu’à mon amour pour vous je veux sacrifier tout ce qu’il y a de plus saint, de plus sacré parmi les hommes… dussé-je être parjure et parricide.

— Mon Dieu ! vous m’effrayez…

— Paula… m’aimez-vous… comme je vous aime ?…

— Ne suis-je pas ici ?…

— Vous m’aimez ?…

— Oui… oh ! oui…

— Paula… fuyons… Venez… venez…

— Et vos serments ?…

— Qu’importe !

— Et votre mère ?

— Qu’importe !

— Ah !… que dites-vous ?…

— Venez, vous dis-je… Cet amour est fatal… Notre destinée s’accomplira….

— En grâce, calmez-vous… Songez à ce que