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TROISIÈME PARTIE.


CHAPITRE XVII.

RÉSOLUTION.


La passion de madame de Hansfeld pour M. de Morville avait encore augmenté depuis sa dernière entrevue au bal de l’Opéra.

Cet amour était chez Paula un bizarre mélange de nobles exaltations et de funestes arrière-pensées. Elle aurait cru avilir l’homme qu’elle aimait, en souffrant qu’il se parjurât, et elle était résolue sinon d’ourdir, du moins de laisser tramer par Iris un complot infernal contre les jours de son mari, pour pouvoir épouser M. de Morville, sans que celui-ci faillît à son serment.

En vain Paula restait étrangère à cette machination, dont elle entrevoyait à peine les résultats ; elle sentait, à la violence même de ses hésitations, de ses craintes, de ses remords anticipés, quelle part criminelle elle prenait dans cette épouvantable action, uniquement conçue dans l’intérêt de son amour.

Chose étrange pourtant !… Si les révélations d’Iris avaient eu lieu quelques mois plus tôt, alors