Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/86

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de la fenêtre entr’ouverte ; je l’avais presque refermée en m’en allant, après le coup manqué…

— Non, non, je ne puis croire à ce que j’entends… si jeune… et un pareil sang-froid, un tel endurcissement…

— Si vous saviez la douleur que je ressens de vos douleurs… si vous saviez combien vos larmes retombent brûlantes sur mon cœur… vous comprendriez mon sang-froid, mon endurcissement, comme vous dites… Oui… si vous saviez à quel point la vie me pèse depuis que j’ai la conviction d’être si peu pour vous… vous comprendriez que j’ai voulu assurer votre bonheur en risquant une vie qui m’est indifférente. Si je n’ai pas tenté plus souvent, c’est que le prince s’est entouré de telles précautions…

— Assez !… assez ! tu me fais horreur… Et maintenant ?… que vais-je faire ? j’ai l’aveu de ton crime…

— Peu m’importe.

— Croyez-vous que je puisse à cette heure vous garder près de moi… vous qui trois fois avez tenté de donner la mort à l’homme généreux et bon qui simulait la folie pour ne pas m’accuser ?

— Maintenant comme autrefois… vous désirez la mort de cet homme généreux et bon…

— Taisez-vous…

— S’il mourait, vous épouseriez M. de Morville…

Paula resta un moment comme écrasée sous ces