Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/29

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tait là que se trouvait l’inconnu qui venait de prononcer ces singulières paroles. Quand il vit tous les regards de l’assemblée fixés sur lui, il se leva, laissa tomber son manteau brun, traversa lentement la longue salle de maître Florès, et fut gravement s’asseoir dans le grand fauteuil, qui alors attendait un patient.

Sa taille était bien prise, quoiqu’au-dessous de la moyenne, et son riche costume andalou en laissait voir toute l’élégance. Il défit le mouchoir rouge qui entourait sa tête, et il s’en échappa une forêt de cheveux qui voilèrent presque sa figure ; ses grands yeux noirs brillaient d’un doux éclat.

— Allons, mon maître, dit-il à Florès ; et il allongea l’index le long de son menton en imitant le mouvement du rasoir ; et pour mes péchés, ajouta-t-il, ne m’arrangez pas comme le camarade aux boutons à l’ancre. Surtout pas d’évacuation sanguine.

Le camarade aux boutons à l’ancre allait répondre, lorsqu’une rumeur d’abord éloignée, mais bientôt plus rapprochée, l’en empêcha ; on distinguait une voix d’homme timide et suppliant, et une voix de femme aigre et criarde.

— Insigne menteur, je vais te confondre ! dit-