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Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/295

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force d’avirons, et venez vous embosser à longueur de gaffe.

…Dix minutes après, Kernok sautait sur le pont du San-Pablo, ses pistolets à la main, son sabre entre ses dents.

Mais il poussa un tel éclat de rire que sa bonne lame tomba de sa bouche. S’il riait tant, c’était de voir le capitaine espagnol et son équipage agenouillés devant une statue grossière de saint Paul, et se frappant la poitrine à coups réitérés. Le capitaine surtout baisait une relique avec une ferveur toujours croissante, en murmurant : — San Pablo ora pro nobis

San Pablo ne pria point, hélas !

— Finis tes singeries, vieux corbeau, dit Kernok, quand il eut assez ri, et mène-moi à ton nid.

— Senor, no entiendo, répondit en frissonnant le malheureux capitaine.

— Ah ! c’est vrai, dit Kernok, tu n’entends pas le français.

Or, comme Kernok possédait de toutes les langues vivantes, juste ce qui était relatif et nécessaire à sa profession, il reprit avec aménité :

El dinero, compadre, — l’argent, compère. —